Exemple d’exercices que nous faisons : un jour de peinture avec Sara et Tristan, en prenant tour à tour la même pose (j’ai principalement peint le visage et les lignes de Sara, et utilisé les poses de Tristan pour referencer les couleurs et la lumière).

Exemple d’exercices que nous faisons : un jour de peinture avec Sara et Tristan, en prenant tour à tour la même pose (j’ai principalement peint le visage et les lignes de Sara, et utilisé les poses de Tristan pour referencer les couleurs et la lumière).


De merveilleux amis
& la peinture plein air

Lorsque je me suis imaginée peintre pour la première fois en 2017, l’une des choses les plus importantes auxquelles je pouvais penser était de trouver des compagnons avec qui partager ce nouveau chapitre. Grâce à mes études, j’ai rencontré de merveilleux amis, parmi les autres étudiants et tuteurs, et ces relations sont encore très précieuses à ce jour. Cependant, à la fin de mon diplôme, la disponibilité et la fréquence de ces échanges ont été échangées contre une pratique plus solitaire (la pandémie a évidemment accru cet isolement).

Heureusement, la vie m’a rapidement donné les amis que j’avais rêvés : Sara et Tristan se sont avérés être des « partenaires de peinture » merveilleux.

Sara Kuan

Tristan Ménard

Nous nous sommes rencontrés pour la première fois il y a quelques années à travers un groupe de peintres. Tous les deux trois mois, nous louions un espace et un modèle pour une journée de peinture. Cette dynamique était déjà merveilleuse.

Une fois le premier confinement assoupli, nous avons décidé tous les trois de se remettre à peindre ensemble. L’amitié a commencé à grandir au-delà de la peinture, touchant aux défis et à la joie de nos défis communs: être freelance, et expatrié. Travailler avec des modèles était impossible pendant un certain temps, alors nous avons pris l’habitudes de poser les uns pour les autres.

Et nous avons décidé d’aborder un sujet qui est toujours disponible malgré la pandémie : la nature et le genre de la « peinture en plein air ». A travers mes études, je m’étais concentrée sur le portrait et la corps, je peignais aussi des natures mortes de temps en temps, mais jamais je n’avais osé aborder des paysages. Une première !

 


Cela semblait un peu effrayant: comment diable pourrait-on s’attaquer à quelque chose d’aussi grand, ouvert et merveilleux que ce que la nature offre ? Où commencer et où finir, sur quoi se concentrer ? Je suis toujours nerveuse face à de si grandes questions, mais comme d’habitude, la clef est d’essayer, de créer, d’échouer, d’apprendre, de pratiquer ! Oh et comme vous pouvez le voir, mes premières peintures en plein air s’accrochent furieusement à la figure pour ne pas être trop rapidement face à l’inconnu..!



Quelque chose a cliqué lorsque j’ai peint mon premier arbre : j’ai adoré trouver toutes les couleurs de cette verdure. Un deuxième tableau m’a pleinement convaincue que je pouvais adorer le plein air : celui du lac de Glen Faba, où je me suis fait de merveilleux souvenirs l’été dernier. J’ai fait un premier jet en observation directe un matin, puis j’ai continué à la maison, détachée de ma référence première. J’ai trouvé ce processus vraiment agréable : un équilibre entre l’observation et l’improvisation.

Cependant, rien n’a été résolu comme par magie et je restais en difficulté. Je pouvais identifier deux raisons: mon diplôme et mon Grad Show en décembre prenaient la plupart de mon énergie; et je n’arrivais pas à trouver un processus qui me satisfaisait. Habituellement, je prends plaisir à explorer l’image au fil de la peinture, de jouer avec les formes et les couleurs dans un cheminement de va et viens. Avec le Plein Air, j’ai commencé à me perdre dans une méthode plus linéaire, je ne retrouvais pas mon excitation habituelle.

Pour bousculer les choses, je suis retournée à la gouache dans ce carnet de croquis ‘Concertina’ qui m’avait été offert. Cela m’a rappelé le plaisir d’esquisser, de travailler de manière plus relâchée, de simplifier, d’évoquer sans devenir littéral. Et comme vous pouvez le voir.. je me suis remise à peindre des humains ! Tout simplement , je me sens plus connectée à mes peintures quand mes amis ont dedans !

Et puis un jour, Sara est venue nous voir avec l’opportunité d’exposer à son église à Camberwell. Nous avions toujours vu ces peintures comme de la pratique, des expériences, sans injonction d’être montrées ; nous avons donc conçu une exposition qui refléterait cela. Nous avons tout gardé, tout montré tel quel. Pas de cadres, pas de chichis. C’était fascinant de voir la quantité de peinture créées en un an; et le constat que le progrès vient en pratiquant, naturellement.

Nous nous motivons les uns les autres à peindre, toujours à se proposer des défis pour nous pousser plus loin (lors du troisième confinement, nous nous sommes lancés dans des autoportraits avec comme contraintes des palettes de couleurs tirées au hasard), nous avons appris à donner et à recevoir des critiques, nous nous encourageons les uns les autres dans les challenges d’être freelance, le stress et les doutes qui s’y accompagnent; nous nous inspirons à continuer à pratiquer et à oser être vulnérables. Je suis incroyablement reconnaissante de la façon dont Sara, Tristan et moi nous sommes rapprochés au fil des mois. Pas juste des compagnons de peinture, une merveilleuse amitié s’est développée et avec elle un soutien très précieux…

…et il me tarde de voir où cette amitié nous emmènera !

 
 
Le petit signe que Sara créa pour notre expo  ♥

Le petit signe que Sara créa pour notre expo ♥