Qui je suis,
D’où je viens,
Où je vais ? (peut-être)

Si vous le souhaitez, voici des liens pour sauter directement à une section ou l’autre.

Modèle Vivant - Trouver le fun - Droits Animaux - Grand Auto-portrait - Tangentes - In The Studio

Et si vous vous sentez de tout lire, inspirez un bon coup, c’est parti :

Je suis Suzon, française de 24 ans installée à Londres depuis 2016. J’ai grandi près de Tours, aux abords de la Vallée de la Loire, puis j’ai déménagé à Lyon à 17 ans. Là bas j’ai étudié dans l’audiovisuel (montage et post-production) et dans les jeux vidéos (modélisation 3D). J’ai toujours aimé dessiner, et me suis essayée à la peinture acrylique à un moment, sans pour autant avoir idée que je pourrais un jour me lancer dans une voie artistique.

Sans surprise, c’est moi

Sans surprise, c’est moi

 

En september 2016, j’arrive à Londres sans plan en tête, enchaînant des petits boulots et avec un désir croissant de remplir mon sketchbook.
À la nouvelle année, je m’inscris pour une classe de peinture sur le Portrait : s’en suivent dix vendredis soir à tomber amoureuse de la peinture à l’huile. Avec le soutien précieux de ma famille et de mes amis, je combats mes doutes et décide de me lancer dans la peinture : je postule à un diplôme en deux ans, spécialisé sur le Portrait, à l’Art Academy.
Septembre 2017, j’ai la chance de démarrer comme étudiante à temps plein. Je rencontre de merveilleux tuteurs, collègues, amis, et peu à peu m’autorise l’idée que je puisse être “une artiste”. Les incertitudes deviennent plus gérables à mesure que l’amusement et la joie augmentent, et ceux qui me connaissent peuvent témoigner d’à quel point j’aime cette vie.
En septembre 2018, je décide de finir mon diplôme à temps-partiel, ce qui m’offre plus de temps pour me développer et savourer.

Cela me permet également de me lancer dans une nouvelle activité, aussi fabuleuse qu’inattendue: le modèle vivant.
Ici je vais rapidement repartir en 1994, quand je naissais avec des doigts et orteils bien à moi (malformation des brides amniotiques, #suzonshand). J’en suis arrivée à aimer cette différente tout particulièrement. Et pour autant, la voir en peinture n’a pas été simple au départ. Mais je sentais que ce serait important. Décider de devenir modèle vivant a été un de ces challenge avec moi-même.
Je suis désormais si heureuse de le faire, et reconnaissante pour tous ceux qui m’ont aidé dans cette direction.

 
Dessin d’Andrew Norris

Dessin d’Andrew Norris

 

J’ai adoré 2018.

Ça a démarré avec moi, réalisant à quel point je pouvais m’éclater à créer des images.
Aussi idiot que cela puisse paraître, je commençais juste à comprendre que j’étais responsable de :

- Décider comment peindre, littéralement (pas nécessairement à un chevalet)
- Filtrer ce qui m’intéressait visuellement (les formes rigolotes, tangeantes, illusions de volumes, les choses inattendues…)
- Trouver des moyens de le dire (et ça, je l’espère, ne sera jamais figé)

 
 

En mars, deux de mes peintures étaient exposées à la Somerset House dans le cadre d’une exposition pour les droits animaux ‘Free The Voiceless’. Elles font maintenant partie d’une collection d’art vegan. Vous pouvez imaginer que c’était pour moi important.
Récemment j’ai eu du mal à produire des images directement liées au véganisme. J’en suis encore à trouver un moyen de le faire.

En juin, dans le cadre de mon diplôme, j’étais amenée à produire une peinture grand format (150*150cm).
L'occasion de me lancer dans un auto-portrait, et pour la première fois j’ai senti que je pourrais peindre ce que je ne sais exprimer autrement. Les longues heures qu’il aura fallu, et sa taille enveloppante, en ont fait une expérience toute spéciale. En approchant sa résolution et en se dotant d’un titre, c’est même devenu en quelques sortes autonome, au delà de ce que j’avais planifié, et... et bien j’en ai été émue :)
Je suis heureuse que cette peinture existe.

Cela m’en a aussi appris plus sur ce qui marche pour moi :

  • J’aime planifier avec des croquis et manipulations digitales

  • Cela aide quand la peinture alterne des tâches difficiles (personnages) et d’autres plus simples et méditatives (motifs géométriques)

  • Ça a marché d’avoir un concept de départ, puis de ne plus y penser en peignant et d’enfin retrouver du sens une fois la peinture finie

  • Je ferai mieux de ne pas trop planifier, au risque d’avoir le sentiment que la peinture existe déjà et n’a plus besoin d’être peinte

  • Cela ne m’embête pas si le “sens” n’est pas perçu, une fois que la peinture est faite, ce qu’elle signifie n’est pas plus ma vérité que la vôtre

And she shows you where to look among the garbage and the flowers

En octobre, je participais à ma première exhibition de groupe : Shadow Box. Je me suis sentie tellement encouragée quand tant d’entre vous sont venus à la Newington Gallery. Les quatre peintures que j’ai produites pour ce show ont été l’occasion d’explorer des idées liées à mon cursus dans le jeu vidéo. Je crois que la plus réussie s’est avérée être la moins planifiée, ‘Green’ (60*100cm).

Un soir, j’avais aperçu une personne vêtue d’un pull gris dont l’inscription disait I love pink !. Cela m’avait amusé, l’interval entre ce qui est exprimé avec enthousiasme et la réalité. De retour chez moi, j’ai photographié mon amie pour avoir une référence. Voici ce qui m’a amené à peindre de cette manière :

Green

Une fois cette silhouette dessinée sur ma feuille, je me suis sentie dépassée par sa taille, sans savoir vraiment par où commencer. En tant que gauchère, j’ai l’habitude de dessiner de droite à gauche. Je choisissais donc de démarrer par son pied.

Quand on modèle pour des jeux vidéos 3D, chaque volume est réduit à des triangles, et chaque triangle connecte aux autres : naturellement c’est la stratégie que j’ai adoptée pour peindre. Je m’amusais à trouver des lignes plus longues pour décrire la manière dont les formes ‘coulent’ de l’une à l’autre.
À l’approche du second genoux, je commançais à m’ennuyer de cette stratégie et je décidais d’essayer de plus grandes formes et des fondus (je crois que c’est le passage le moins réussi)

Ce que j’aimais, c’était trouver des tangentes : ces endroits où des formes qui n’ont pas de rapport se rencontrent. Durant mes études, on m’a appris à les éviter : elles distraient le regard et applatissent l’image. C’est exactement pour cela que je les aime. Elles jouent avec l’illusion de volume et créaient des relations dans la profondeur, relliant visuellement des éléments séparés dans l’espace, connectant un genoux à un pied placé derrière.

En arrivant à son épaule gauche, je me suis dit qu’il serait marrant de garder une approche similaire mais de chercher des moyens d’applatir le volume, presque de le rendre creux. Encore une fois, “la lassitude” de la stratégie précédente est ce qui m’a inspirée.

Je savais que je souhaitais peindre cette main proprement. Une fois cette bataille faite, j’ai senti qu’un visage épuré permettrait de contraster au mieux, je l’ai donc recouvert.
Du plus complexe au plus simplifié.

Voici à peu près l’histoire de cette peinture. Juste moi, qui regarde à différentes manières de jouer avec le volume.

Au même moment, j’étais incroyablement chanceuse d’être sélectionnée pour ‘In The Studio’, une nouvelle initiative des Mall Galleries, aidant les jeunes artistes à se développer grâce au soutient de leurs sociétés d’art.

Une merveilleuse opportunité de rencontrer des artistes, de visiter leurs studios, de comprendre davantage comment la Fédération d’Artistes Britaniques et ses sociétés fonctionnent, et d’avoir un aperçu de ce que “être un artiste” peut signifier.
c’est également la chance de rencontrer d’autres jeunes artistes aux parcours et pratiques diverses, et de se soutenir et s’inspirer les uns les autres, comme si nous bénéficions nous-même de notre propre micro-société.

Vous pouvez suivre notre parcours à travers le blog des Mall Galleries et nous retrouver le 13 janvier pour notre premier événement publique. Nous préparons également notre propre exposition de groupe pour cet été.

 
Visite de studio : Tim Benson

Visite de studio : Tim Benson

 

Pour moi, ce “parcours” s’est dores et déjà montré : surprenant, intense, joyeux, fun, difficile, important…

Et 2019 se présente merveilleusement ! Je suis reconnaissante de pouvoir continuer à faire ce que j’aime tant :
Je vais continuer à remplir des sketchbooks, je m’apprête à faire davantage de gravure, peut-être que j’essaierai la sculpture, et j’aimerais énormément comprendre davantage la peinture à la gouache.
Je travaille sur de nouvelles peintures et je m’apprête à exposer avec des personnes que j’aime.

Je suis heureuse, et même émue en écrivant ceci… ce qui est bien moi, n’est-ce pas ?

 
Sketchbook

Sketchbook