J'ai absolument adoré l'année académique 2019-20, pour autant bien riche en challenges : l'exposition à deux A Painted Touch of Life, le projet In The Studio et trouver un équilibre entre les cours et le boulot.

Aux alentours de mars et les deadlines de l'expo approchant, Inma et moi avons décidé de récompenser nos efforts par des vacances artistiques ~ Nous avons choisi un stage de peinture d'une semaine à Rome, guidé par Nicolàs Uribe. Il est celui qui, à travers un podcast, m'avait symboliquement encouragée à oser poursuivre la peinture en avril 2018 :)

Échelle - Processus - Cadre Fixe - Apprentissages - Contexte

J'aime la physicalité des petits objets, ceux qui tiennent dans la main ; j'aime peindre avec un pinceau plutôt petit avec lequel je mixe mes couleurs directement ; j'aime sentir l'urgence d'une peinture qui doit se résoudre en quelques heures ou dans la journée, car passé ce seuil ma concentration faiblit.

J'ai réalisé neuf peintures durant cette semaine, et c'est grâce à la quantité que j'ai pu développer un processus et un rythme.
D’abord un dessin rapide au pinceau pour trouver les formes principales, ensuite les notes de couleur les plus évidentes (les plus vives, les plus sombres…) afin d'établir mes limites pour ensuite couvrir l'ensemble de la toile le plus rapidement possible, et avoir le temps de revisiter ces décisions.

Le cadre était fixe, pour autant le plaisir était de noter comme les perceptions pouvaient varier d'un jour à l'autre. Cristina était le modèle pour toute la semaine, le drapé en fond et les lumières restaient les mêmes, mais vraiment cela n'a pas empêché que tout reste une redécouverte à chaque peinture.

J'alternais entre deux palettes ce qui m'a permis de ne pas me reposer mécaniquement sur les observations précédentes ; au contraire c'était un vrai plaisir d'essayer les possibilités et limites de chaque jeu de couleurs.

Sans surprise, j'ai appris énormément ! Les premiers jours m'ont montré que mes 'points faibles' pouvaient être des forces. Par exemple, ma palette "désorganisée" était une opportunité pour trouver des relations dans chaque mélange, et ma tendance à employer de petites quantité de peinture m'encourageait à jouer avec la luminosité de la toile. Comme je n'aime pas gâcher, je conserve des chutes de toiles aux formes moins conventionnelles qui m'ont inspiré des compositions plus inhabituelles. Ma capacité de concentration est courte, ce qui me pousse à peindre rapidement pour tirer le maximum de chaque séance.

Pour la suite, je pourrai apprendre à être encore plus intentionnelle dans ce que je m'apprête à peindre et la manière dont je veux le dire. En particulier travailler sur le rythme à travers la toile : mettre l'accent sur les contrastes et similarités, jouer à varier les résolutions. Dans le but de rendre chaque décision plus fluide et plus forte, plus nuancée et moins binaire.

Par exemple, sur la peinture ici à gauche, j'étais fascinée par les connections visuelles entre le pied et le marche-pieds, s'exprimant dans mon esprit à travers des formes abstraites se répondant les unes les autres sans discerner à quel élément elles appartenaient. Une fois ce langage abstrait établi dans mes premiers coups de pinceau, j'aurais habituellement continué à l'employer à travers toute la peinture (sans doute par souci de cohérence), cette fois j'étais heureuse de m'accorder de peindre différemment les endroits que je ressentais différemment.

Une superbe expérience !